Mis en avant dans des films, comme Rain Man en 1988, ou plus récemment des séries, comme Good Docteur depuis 2017, l’autisme souffre encore de nombreux stéréotypes. Souvent associé au syndrome d’Asperger, ce trouble du neurodéveloppement fait souvent l’objet de fantasmes : intelligence précoce et hors norme, difficultés dans les interactions sociales, comportements répétitifs, etc. Dans les faits, la réalité est beaucoup plus complexe, avec différentes formes d’autismes et à divers degrés. Loin des clichés, Handirect vous aide à y voir plus clair.
L’autisme, c’est quoi ?
L’autisme est défini comme un trouble du neurodéveloppement, apparaissant pendant la petite enfance. Avec une altération et des caractéristiques qui peuvent beaucoup varier d’une personne à l’autre, le diagnostic d’autisme a longtemps été compliqué… et le reste encore ! Il est aujourd’hui appelé Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), ou trouble du spectre autistique, pour mieux correspondre à la complexité de la réalité des personnes atteintes. En effet, chaque individu atteint de ce trouble est unique et celui-ci peut se manifester de manière différente chez chaque personne.
En France, il y aurait environ 700 000 personnes souffrant d’autisme. La prévalence de genre serait de quatre garçons pour une fille selon l’institut Pasteur, mais les spécialistes alertent sur une possible sous-estimation avec des critères diagnostics moins maîtrisés pour les femmes.
Quelles sont les caractéristiques du trouble du spectre de l’autisme ?
La notion de trouble du spectre implique que les individus atteints d’autisme peuvent se situer à des degrés différents à l’intérieur de cette échelle. Trois manifestations de ce trouble du neurodéveloppement sont toutefois généralement rencontrées chez tous les patients :
– Des intérêts restreints et un comportement répétitif : difficultés à supporter les changements ou les imprévus, activités répétitives, mouvements stéréotypés, obsessions, etc.
– Des interactions et relations sociales difficiles et des troubles de la communication : difficultés pour exprimer les émotions et comprendre celles éprouvées par les autres, langage peu ou pas du tout développé, difficultés à comprendre les sous-entendus ou l’humour, compétences sociales fragiles ou inexistantes, etc.
– Une hypersensibilité sensorielle ou au contraire une hyposensibilité : les stimuli sensoriels comme la lumière, les odeurs, le bruit ou le toucher provoquent des réactions démesurées ou aucune réaction.
Les différents types d’autisme
Tout comme il existe divers degrés de sévérité dans chaque trouble du spectre de l’autisme, il existe aussi différentes formes d’autisme :
– Le syndrome d’Asperger ou l’autisme de haut niveau :
Sans déficience intellectuelle, le syndrome d’Asperger se caractérise par des difficultés dans l’interaction sociale et des intérêts spécifiques et restreints. Avec ce syndrome, les troubles du développement cognitif ou du langage ne sont pas systématiques.
– Le syndrome de RETT :
Plus souvent diagnostiqué chez les filles, ce syndrome a la particularité d’intervenir après un développement d’abord classique. Langage, marche, mouvements : les capacités acquises sont perdues, de manière partielle ou en totalité, et des comportements atypiques apparaissent. Un intérêt pour la socialisation est conservé, l’autisme de RETT implique le plus souvent un important retard mental.
– L’autisme de Kanner :
Intervenant avant l’âge de 3 ans, cet autisme représente un trouble du neurodéveloppement sévère. Troubles de la communication non verbale et de la communication sociale : les enfants atteints d’autisme de Kanner n’établissent pas de contact visuel, parlent peu ou pas, ne pointent pas du doigt, etc. Des mouvements stéréotypés et répétitifs – comme des balancements du corps, des claquements de doigts, des mouvements des mains – sont associés à l’autisme de Kanner, avec des crises de colère, des troubles du sommeil et de l’alimentation, et parfois de l’agressivité.
– Le trouble désintégratif de l’enfance :
Comme pour le syndrome de RETT, le trouble désintégratif de l’enfance apparaît après une période de développement typique de l’enfant, à partir de ses 2 ans.
Causes et traitements : encore du chemin à faire pour ce trouble du neurodéveloppement
S’il fut un temps associé au mode d’éducation ou à la relation entre l’enfant et ses parents, on sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas. Les causes exactes de l’autisme ne sont toujours pas connues à ce jour, mais il existerait des facteurs génétiques : ainsi, plus de 200 gènes ont été identifiés dans l’autisme, dont certains apparaissant de novo, c’est-à-dire qu’ils n’existaient pas chez les parents. Des facteurs environnementaux pourraient aussi expliquer l’apparition du trouble du neurodéveloppement : virus, prise de certains traitements durant la grossesse, comme la Dépakine par exemple, neuro-inflammation, etc.
Côté traitement de l’autisme, il n’existe pas de médicaments curatifs à l’heure actuelle. Une prise en charge comportementale adaptée au degré de sévérité et aux différents types d’autisme peut néanmoins aider à améliorer la qualité de vie et à soulager les symptômes. L’accompagnement de toute la famille est également essentiel, pour que chacun comprenne comment agir et vivre l’autisme au quotidien.
Un handicap cognitif, pas une maladie mentale !
Depuis 1996 l’autisme est reconnu comme un handicap cognitif et n’est plus considéré comme une maladie mentale. Les personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme peuvent donc bénéficier de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Une force pour les entreprises qui, avec de l’adaptation et de l’accompagnement, peuvent profiter d’un regard unique et de compétences exceptionnelles pour faire briller leur activité !