Chaque jour, des tonnes de courriels avec leurs pièces jointes inondent les boîtes mails pro et perso. Mais, qu’en est-il de leur impact environnemental ? Pollution mail VS papier, qui est gagnant ? D’un point de vue écologique, le papier pourrait facilement être perçu comme plus polluant. En effet, sa production entraînerait une déforestation, puisqu’il faut des arbres pour le créer. Les encres utilisées par les imprimeurs ou le transport pour les envois postaux semblent même alourdir un peu plus l’empreinte carbone du papier… Pourtant, mail ou papier, la question n’est pas si simple.
Pollution mail VS papier : l’empreinte carbone du papier
Pour fabriquer du papier, il faut des arbres, de l’eau et… de la consommation d’énergie ! Si vous ajoutez à cela la phase d’impression, voire de l’acheminement s’il est question de courrier postal, la tentation est grande de se dire que le papier n’est pas bon pour l’environnement. Et, pour le coup, le combat pollution mail VS papier a l’air d’être vite plié !
Alors, que disent les chiffres ? Voici les informations que Handirect a pu trouver sur le sujet :
– En moyenne, la fabrication de 1 kg de papier produit 1 kg de CO2
– Et l’impression de ce papier génère quant à elle 2 g de CO2 environ
Zoom sur l’empreinte carbone d’un mail
« Pensez à la planète ! N’imprimez pas ce document » : vous avez déjà remarqué ce type de messages tout en bas de votre courriel ? Est-ce que ce n’est pas la preuve que la bataille pollution mail VS papier est remportée haut la main par le digital ? Après tout, il suffit de cliquer et vous pouvez lire le document, tout simplement !
Côté chiffres, voici ce qu’il faudrait retenir :
– Un mail de type spam équivaut à une empreinte de 0,3 g de CO2
– Un mail sans pièce jointe, à 4 g de CO2
– Un mail avec une pièce jointe de 1 MB, à 11 g de CO2
– Et un mail avec des pièces jointes volumineuses, jusqu’à 50 g de CO2
Mail ou papier : des conclusions pas si évidentes
Avec ces chiffres, les jeux pollution mail VS papier semblent pliés ! En réalité, il n’en est rien. Car, plusieurs critères sont à prendre en compte pour vraiment définir l’impact carbone de l’un ou de l’autre.
Empreinte carbone impression papier : une industrie bonne élève
L’agence européenne de l’environnement est formelle : le secteur papier fait plutôt figure d’exemple en matière d’impact sur l’environnement. Il se place en effet parmi ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre : 0,8% des émissions pour le continent européen[CS1] . Et l’industrie papetière a tout fait pour réduire son empreinte écologique depuis 20 ans. Ainsi, ses émissions de CO2 ont diminué de 25% de 2005 à 2017[CS2] . Et elle vise toujours plus loin.
Par ailleurs, les arbres utilisés pour la fabrication du papier proviennent de forêts plantées et gérées, qui participent elles aussi à l’absorption du CO2. Et l’énergie thermique, utilisée pour la production du papier, est de l’énergie renouvelable à 62% (issue de la biomasse)[CS3] .
Papier ou numérique : le mail, pas si vert que ça !
Le numérique est-il vraiment la solution pour réduire notre impact environnemental ? Pas si sûr ! Ainsi, selon l’agence de la transition écologique (ADEME), l’univers du digital représente :
– 2,5% de l’empreinte carbone de la France
– 10% de la consommation énergétique électrique
– 20 millions de tonnes de déchets par an
– Et 62,5 millions de tonnes de ressources utilisées chaque année pour la production et l’utilisation des équipements numériques
Dans ce combat pollution mail VS papier, ces chiffres donnent le tournis, n’est-ce pas ? Eh oui ! Votre ordinateur ou votre smartphone, entre autres, sont gourmands. En matériaux : métal, plastique, composants, etc. En énergie : data-centers notamment. Et en ressources naturelles : métaux rares, eau, etc[CS4] .
Pollution mail VS papier : la clé est dans l’équilibre… et le bon sens !
Bien sûr, le numérique a du bon et nul ne souhaite le voir disparaître pour un retour dans le passé. Toutefois, le tout numérique n’est pas aussi idéal que nous avons pu le croire à son origine.
Afin d’en avoir le cœur net sur cette question de la pollution mail VS papier, de nombreux experts se sont penchés sur le sujet. Des tests et des évaluations ont été réalisés par l’ADEME, par exemple. Pour le mail et ses pièces jointes, il en ressort que :
– Passer 15 minutes ou moins à lire la pièce jointe à votre mail sur écran est moins polluant que d’imprimer le document.
– Toutefois, au-delà de ces 15 minutes, c’est l’impression papier qui l’emporte sur le mail et diminue l’impact environnemental…
Et plus il y a de destinataires, plus le papier est gagnant ! En effet, l’empreinte carbone d’un mail est déjà plus élevée lorsqu’il est envoyé à plusieurs destinataires. Et c’est la même chose si vous multipliez cette empreinte par le nombre de lecteurs.
Par ailleurs, sachez que le choix de la police pour les documents imprimés limite son influence sur l’environnement. Ainsi, un texte en Garamond, par exemple, consommerait près de 30% de moins d’encre qu’un texte en Times New Roman.
Et enfin, gardez à l’esprit que, pour l’archivage, un document imprimé sur papier et rangé dans un classeur n’émet plus de CO2. Alors que le même document au format numérique, lui, est conservé dans un coffre-fort numérique, donc sur un serveur… qui continue d’émettre du CO2 !
Envoi par mail ou par courrier : lequel choisir ?
En réalité, il n’existe pas de solution toute faite à l’équation pollution mail VS papier. Simplement, retenez que le papier est loin d’être le grand pollueur pour lequel on a voulu le faire passer pendant des années. Il peut tout de même être recyclé jusqu’à 5 fois ! Enfin, certains labels vous permettent de minimiser encore plus l’empreinte carbone de votre papier : écolabel, Imprim’Vert, SFC et PEFC.