Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation : quelles sont les différences ?

Contrat d'apprentissage ou de professionnalisation : connaître les différences pour mieux choisir.

En France, la formation en alternance permet d’acquérir une expérience professionnelle solide. Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation : voici les deux formules principales qui peuvent être proposées. Globalement, ces deux dispositifs reposent sur le même principe : la transmission de compétences concrètes, ancrées dans la réalité du monde du travail. Toutefois, ils se distinguent par de nombreuses différences. Afin d’y voir plus clair, Handirect vous propose donc un focus sur ces deux types de formations en alternance.

Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation : des objectifs et des publics distincts

Si l’on a souvent tendance à les confondre, il existe pourtant déjà une nuance de taille entre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation : le public visé et l’objectif général.

Ainsi, le contrat d’apprentissage constitue principalement une formation initiale qui vise un diplôme ou un titre professionnel. Il s’adresse donc aux jeunes entre 16 et 29 ans. Des dérogations sont toutefois possibles jusqu’à 35 ans. Sous certaines conditions, la limite d’âge disparaît même complètement. C’est le cas pour les travailleurs handicapés, dans le cadre d’une création ou d’une reprise d’entreprise, ou encore lors de la reconversion d’un sportif de haut niveau. Au terme de cette formation, l’apprenti peut décider de continuer ses études ou entrer directement sur le marché du travail.

Le contrat de professionnalisation, quant à lui, vise à obtenir une qualification professionnelle un une certification RNCP (répertoire national des certifications professionnelles). Il s’inscrit donc dans la formation continue. Bien sûr, il s’adresse aussi aux jeunes âgés de 16 à 25 ans, dans l’objectif de compléter leur formation initiale. Cependant, il est aussi accessible aux demandeurs d’emploi à partir de 26 ans et sans condition d’âge pour tout bénéficiaire de l’AAH (allocation adulte handicapé), du RSA (revenu de solidarité active) ou de l’ASS (allocation spécifique de solidarité). Au terme de cette formation pratique, l’alternant peut soit intégrer l’entreprise qui l’a formé, soit postuler dans une autre entreprise.

Contrat pro ou d’apprentissage : deux suivis pédagogiques différents

Dans le cadre d’un contrat d’apprentissage, les apprentis sont inscrits dans un parcours scolaire classique : CAP, bac pro ou BTS (brevet de technicien supérieur). Ce contrat exige toutefois une alternance entre des cours dispensés en CFA (centre de formation d’apprentis) et une expérience en entreprise. Côté école, l’alternant est guidé par un maître d’apprentissage. La formation générale et technique au sein du CFA varie selon le niveau du diplôme visé : entre 400 heures et 750 heures pour une année universitaire.

Du côté du contrat de professionnalisation, il y a bien évidemment aussi une alternance entre une formation pratique dans l’entreprise et une formation théorique. Toutefois, cette formation théorique peut être réalisée avec un organisme de formation ou au sein même de l’entreprise, si celle-ci a développé son propre service de formation. L’entreprise désigne un tuteur dans l’entreprise afin d’accompagner l’alternant. La période de professionnalisation est de 6 mois minimum et peut aller jusqu’à 36 mois sous certaines conditions : jeunes non diplômés, demandeurs d’emploi longue durée, bénéficiaires RSA, AAH et ASS.

Il existe donc des différences notables entre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, jusque dans l’accompagnement pédagogique et le temps passé en formation.

Durée des contrats et rémunération

Des nuances importantes se jouent aussi entre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation au niveau de la durée des contrats et de la rémunération des alternants.

Ainsi, avec un contrat d’apprentissage :

–          Le contrat peut être un contrat à durée limitée (CDL) ou un contrat à durée indéterminée (CDI).

–          La durée du contrat dépend du cycle de formation de l’apprenti, qui peut être d’un minimum de 6 mois et aller jusqu’à 3 ans.

–          Le salaire correspond à un pourcentage du SMIC (salaire minimum de croissance), compris entre 27% et 100% de celui-ci, selon l’avancement dans la formation, l’âge de l’apprenti ou le montant du salaire minimum établi par la convention collective de l’entreprise.

Alors qu’avec un contrat de professionnalisation :

–          Le contrat peut être un contrat à durée déterminée (CDD) ou un contrat à durée indéterminée (CDI).

–          La durée s’avère plus flexible, allant le plus souvent de 6 à 12 mois, et parfois 24 ou même 36 mois dans certaines situations (renouvellement du contrat, par exemple).

–          Le salaire de l’alternant est compris entre 55% et 100% du SMIC, en fonction de son niveau d’études et de son âge, ou à 85% du salaire minimum établi par la convention collective de l’entreprise.

Chez Handirect, nous maîtrisons la gestion de ces deux types de contrats, leur mise en place et le suivi tout au long de l’année. Nous proposons une prestation dédiée à ce sujet. Si vous êtes employeur et souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter ici.

Différences entre contrat de professionnalisation et d’apprentissage pour l’employeur

Bien sûr, il existe également des différences pour l’entreprise entre contrat d’apprentissage et de professionnalisation.

En effet, les coûts et les aides ne sont pas les mêmes selon ces deux types de contrats :

–          Dans le cadre du contrat d’apprentissage, l’employeur peut percevoir des aides : aide à l’embauche d’un alternant, aides Agefiph pour un travailleur handicapé, etc. Par ailleurs, l’entreprise bénéficie d’une exonération des charges sociales. Enfin, le coût de la formation est pris en charge par son OPCO (opérateur de compétences, ex-OPCA).

–          Dans le cadre du contrat de professionnalisation, les coûts sont en général aussi pris en charge par l’OPCO de l’entreprise. Toutefois, les aides sont toutes spécifiques et en lien avec la situation initiale de l’alternant : âge, handicap, chômage de longue durée, etc. De plus, le contrat de professionnalisation ne permet pas de bénéficier de l’exonération des charges sociales.

Un choix à réfléchir !

Le choix entre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation est bien sûr un enjeu pour l’alternant. Selon son profil et ses objectifs, l’un ou l’autre ne lui apporteront pas les mêmes avantages. Par exemple, un étudiant qui souhaiterait obtenir un diplôme tout en plongeant dans la réalité du travail devrait plutôt s’orienter vers un contrat d’apprentissage. Alors que dans le cadre d’une reconversion, le contrat de professionnalisation est particulièrement adapté pour acquérir des compétences et obtenir une qualification.